Enquête « RH 2018 » dans les cabinets d'expertise comptable et d'audit
Hays, en partenariat avec le Groupe Revue Fiduciaire, a publié les résultats de l'enquête « RH 2018 » réalisée entre décembre 2017 et février 2018 auprès de 16 500 experts-comptables / employeurs et 17 500 collaborateurs / salariés. Cette étude comporte trois volets : le recrutement, la présence et l'utilisation des réseaux sociaux professionnels et enfin la formation continue dans les cabinets d'audit et d'expertise comptable en 2017. Nous vous en présentons les principaux résultats (Hays & La Revue Fiduciaire emploi, « Recrutement réseaux et formation : cabinet d'audit & expertise comptable - Enquête RH 2018 », juin 2018).
Échantillon de l'enquête
L'échantillon des répondants est composé de cabinets d'expertise comptable et / ou d'audit localisés sur l'ensemble du territoire national (Nord-Est 9 %, Nord-Ouest 20 %, Paris-IDF 30 %, Sud-Ouest 11 % et Sud-Est 28 %). En outre, du côté des cabinets également, ceux employant moins de 10 salariés sont les plus représentés (34 %).
À l'inverse, du côté des salariés, la plus grande proportion des salariés (25 %) est issue de cabinets de plus de 100 salariés et le poste de collaborateur sans management reste le plus représenté (57 % des salariés). Enfin, la majorité des missions sont orientées « expertise comptable » (53 %).
Forte embellie sur le marché du recrutement
Une année record en volume de recrutements ciblant le cœur de métier
L'année 2017 est la plus forte année en volume de recrutements depuis 5 ans : 86 % des cabinets ont recruté sur 2017 (contre 71 % en 2016). Les dirigeants ont rapidement anticipé la reprise. Leurs préférences restent marquées pour les profils débutants (0-2 ans d'expérience) et confirmés (3-7 ans d'expérience). En outre, s'agissant des métiers sur lesquels portent les recrutements, l'expertise comptable (79 %), le social (46 %) et l'audit (28 %) arrivent en tête.
Un délai de recrutement relativement court
Une large majorité d'employeurs (66 %) ont recruté leur nouveau collaborateur dans un laps de temps oscillant entre 1 à 3 mois. Les très petits cabinets sont encore plus rapides puisque 1 cabinet sur 4 parvient à recruter en moins de 1 mois.
Ce phénomène s'explique par un recours moindre à l’externalisation, par des process de décision courts et la nécessité de remplacer rapidement le collaborateur qui quitte la structure.
Les candidats ne sont pas en reste, puisque 80 % d'entre eux ont trouvé un nouveau poste en moins de 3 mois et 57 % en moins d'1 mois. Les candidats issus de grands cabinets trouvent leur recherche facilitée par un CV avec des références de cabinet à des méthodes et savoir-faire prouvés.
Pourquoi recruter ?
Un recrutement est déclenché dans la plupart des cas pour faire face à une démission du collaborateur (77 %) et répondre à une création de poste (60 %).
Les cabinets de taille moyenne (10 à 50 salariés) enregistrent la part de démission la plus forte, ce qui est le signe d’une rotation du personnel assez régulière. Dans les très grands cabinets, la part de création de poste est presque aussi élevée que celle des démissions.
C’est dans ces dernières structures que sont créées le plus de nouvelles missions de conseil à forte valeur ajoutée où il est donc nécessaire de recruter de nouvelles compétences, notamment hors de la filière traditionnelle.
Volume et le profil des collaborateurs sur le départ
20 % des collaborateurs ont quitté leur cabinet en 2017, et dans la large majorité des cas (90 %) de leur propre initiative. Parmi eux, 44 % étaient en poste depuis moins de 2 ans et à 45 % entre 3 et 5 ans. Ces départs concernent dans 1 cas sur 2 des cabinets de moins de 30 salariés (29 % dans les cabinets < 10 salariés et 25 % les cabinets de 10 à 29 salariés).
Le bien-être au travail est recherché
Pour les collaborateurs qui sont dans une démarche de changement de cabinet, le bien-être au travail est recherché. En effet, lorsqu'ils changent de cabinets, les collaborateurs aspirent toujours à une meilleure rémunération (13 % des réponses), mais plus encore :
-à un meilleur climat social / ambiance / culture (23 %) ;
-à un meilleur équilibre vie familiale / vie professionnelle (19 %) ;
-à une meilleure qualité du management (15 %).
Pistes pour trouver des collaborateurs
Les employeurs multiplient les canaux pour trouver leurs nouveaux collaborateurs. Les deux principaux sont :
-les cabinets de recrutement/interim (72 %) ;
-et les relations/cooptations (63 %) qui progressent très fortement.
Seuls les gros cabinets utilisent vraiment les réseaux sociaux pour leur recrutement.
Les moyens utilisés par les collaborateurs pour se faire recruter sont les mêmes que ceux des employeurs pour trouver les bons profils, ce qui assure une bonne fluidité au marché. Notons que s'agissant des recommandations du cabinet qui influencent par nature le recrutement, 7 salariés sur 10 recommanderaient leur cabinet pour y travailler.
Raisons de non-recommandation
Parmi les raisons de non-recommandation, les collaborateurs évoquent :
-la politique de rémunération pas assez motivante (24 %) ;
-l'ambiance interne non motivante (21 %) ;
-le management trop contraignant (15 %).
Réseaux sociaux professionnels séduisant de plus en plus les cabinets
Faut-il ou non avoir un profil sur les RSP ?
Côté cabinet : profils personnels des « recruteurs ».
Une large majorité d'experts-comptables, de directeurs de mission ou de responsables des ressources humaines disposent d'un profil personnel sur les RSP (61 %). Ce taux de profil personnel a évolué rapidement ces deux dernières années (+ 17 points). Toutefois, il recouvre d'importantes disparités selon :
-la taille du cabinet (46 % pour les cabinets de moins de 10 salariés contre 89 % pour les cabinets de plus de 100 salariés) ;
-la région d'implantation du cabinet (73 % dans le nord-ouest contre 41 % dans le nord-est).
Côté collaborateurs.
De leur côté, les collaborateurs ont un taux de profil personnel pratiquement au même niveau que celui de leurs dirigeants (59 %), avec des collaborateurs en audit qui affichent un taux supérieur (78 %). Toutefois, le taux de profil côté collaborateur ne progresse pas forcément avec la taille du cabinet.
Côté cabinet, personne morale.
L'entreprise peut également disposer d'un profil. Il s'agit d'une pratique largement adoptée par les cabinets de plus de 100 salariés (78 %). En effet, les cabinets moyens ou grands ont investi les RSP en animant un profil propre au cabinet, étant davantage en capacité de produire leur propre contenu et d’avoir une démarche « marque employeur » pour attirer des compétences. Les cabinets de petite taille (13 %) ont moins ce réflexe, de même que les cabinets qui sont implantés dans les régions sud-est et sud-ouest.
Quels sont les RSP « tendances » ?
Le réseau social LinkedIn arrive en tête aussi bien du côté des dirigeants (94 %) que du côté des collaborateurs (90 %), loin devant Viadeo (39 % des dirigeants et 48 % des collaborateurs) et Facebook (37 % des dirigeants et 37 % des collaborateurs). Les détenteurs de profils les consultent, pour une large majorité d'entre eux, au moins une fois par semaine (77 % côté employeurs et 70 % côté collaborateurs).
Motivations affichées pour la présence sur les RSP
Les dirigeants de cabinet veulent d'abord garder contact avec leur réseau (64 %), assurer leur visibilité pour recruter des collaborateurs (55 %) (sur ce dernier point, plus les cabinets sont grands plus ce critère devient important) ainsi que partager et publier des contenus liés à leur profession et à son actualité (39 %).
S'agissant de l'utilisation du profil sur un RSP en tant qu'outil pour le recrutement, l'enquête révèle que 81 % des dirigeants regardent les profils RSP des candidats et 82 % des candidats ont la même démarche et consultent les profils des employeurs. Ces chiffres ont augmenté depuis 2 ans. Cette consultation préalable au rendez-vous de recrutement est systématique pour 34 % des employeurs et pour 45 % des collaborateurs.
Actions à privilégier pour améliorer l'identité numérique du cabinet
Les trois premières priorités du cabinet en matière de communication digitale sont :
-la mise à jour régulière du site internet du cabinet (66 %) ;
-la communication récurrente sur les RSP (28 %) ;
-la publication sur internet d’articles de fond sur la profession (25 %).
Ce top 3 des priorités en actions de communication digitale affiche des taux progressifs avec la taille du cabinet. Ainsi, 17 % des petites structures souhaitent communiquer plus régulièrement sur les RSP, alors que ce taux monte à 60 % pour les cabinets de plus de 50 salariés.
La formation continue : un enjeu de taille pour l'avenir
Types de formation utilisés
Les dirigeants se forment par des moyens variés. Ils privilégient très nettement des formations en mode « présentiel » (83 %), vraisemblablement pour des formations haut de gamme, et assistent aussi à de nombreuses conférences (56 %). Les employeurs utilisent également des moyens dématérialisés tels que les webinaires (28 %) et les e-learning (33 %) pour se former.
Les principaux canaux de formation des collaborateurs sont les réunions d'équipe (53 %) et les formations en mode « présentiel ». Toutefois, la percée des moyens dématérialisés de formation permet aux collaborateurs de bénéficier également de ces modes de formation.
Objectifs de la formation
Un tour d'horizon de l'actualité arrive en tête des attentes des dirigeants (64 %) et des collaborateurs (62 %) en matière de formation.
Les dirigeants ont également d'importantes attentes au niveau de formations d'expertise et de celles permettant de les aider à la mise en pratique des changements de règles.
Fréquence optimale pour se former
Unanimement, les deux populations, dirigeants et collaborateurs de cabinet souhaitent des formations en plusieurs séquences, permettant de conforter les acquis (68 %).
L'expertise comptable demeure un secteur porteur avec des candidats qui trouvent dans 80 % des cas un nouveau poste en moins de 3 mois.
Les experts-comptables en position d'employeurs renforcent leur présence sur les RSP afin d'améliorer la visibilité du cabinet et de faciliter le recrutement.
Les moyens de formation dématérialisés sont plébiscités tant par les employeurs que leurs collaborateurs.