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Comptabilité Audit Big Data et commissariat aux comptes La 3e édition des « Matinales » de la Compagnie régionale des commissaires aux comptes de Paris a été organisée le 30 mai autour du thème « Big Data et commissaires aux comptes ». Ses principaux enseignements sont les suivants. Les dernières évolutions en matière de Big Data – Le Big Data ou mégadonnées, également appelées données massives, désigne des ensembles de données devenus si volumineux qu'ils dépassent l'intuition et les capacités humaines d'analyse et même celles des outils informatiques classiques de gestion de base de données. Devenue incontournable ces dernières années, cette notion est passée du statut d’effet de mode à celui de réalité bien concrète dans une majeure partie des entreprises. Les 3V du Big Data, à savoir, volume, vitesse et variété ont tangiblement évolué en 5 ans car : -les masses de données à traiter sont sans cesse croissantes ; -le traitement de ces données doit se faire de plus en plus systématiquement en temps réel ; -les données sont de formats très variés et pas toujours structurés ce qui complexifie encore leur exploitation pertinente. Désormais, le Big Data n’est plus un projet à part mais une extension du système d’information déjà existant et ses utilisateurs sont de plus en plus nombreux. De nouveaux usages, antérieurement quelque confidentiels, s’étendent dorénavant à un plus grand nombre de secteurs économiques : la monétisation de l’information (pay per use), l’économie collaborative, l’open data (données libres d’accès) et les lacs de données. S’agissant de ce dernier point, il est important que tout « lac de données » soit circonscrit et exploité de manière pertinente afin d’éviter qu’il ne se transforme en « marécage » de données. Seuls 15 % des lacs de données entrent d’ailleurs en production ; le taux d’échec est donc élevé et doit inciter les entreprises à la vigilance. Enfin, pour supporter ces nouveaux usages des données, les plateformes et les cloud se sont développés en conséquence, car les entreprises n’ont pas vocation à être elles-mêmes des data centers et de nouveaux métiers ou nouvelles fonctions ont émergé (data scientists, CDO, DPO, gouvernance de la donnée…). Quelles applications pour les commissaires aux comptes ? – Ces nouvelles technologies et nouvelles opportunités d’accès aux données constituent des atouts pour les commissaires aux comptes dans l’exercice de leurs missions, pourvu qu’elles soient utilisées avec circonspection et esprit critique (ces qualités allant souvent de pair avec l’expérience mais pas uniquement). Tout d’abord, le périmètre de contrôle des commissaires aux comptes s’élargit grâce au Big Data car, par exemple, les systèmes d’information sont de plus en plus enrichis de données extra-comptables. Ensuite, pour exploiter les contrôles effectués, le Big Data élargit le champ des possibles grâce à l’émergence de logiciels de data analytics allant bien au-delà des capacités du cerveau humain pris individuellement, via une volumétrie de données traitées accrue et la pose de filtres fins adaptés aux objectifs de l’audit poursuivis. Les auditeurs peuvent ainsi, notamment : -mieux mesurer la séparation des tâches au sein des entreprises qu’ils auditent ; -contrôler la traçabilité des données et les procédures de contrôle interne à plus grande échelle ; -avoir aussi accès plus aisément et massivement à des données sectorielles et comparatives. Les retards de paiement des fournisseurs sont ainsi, par exemple, plus facilement identifiables, etc. CRCC de Paris, Matinale du 30 mai 2018 « Big Data et commissaires aux comptes ». |